Communiqué de Presse par CFDT CADRES
La CFDT déplore que le travail des cadres subisse actuellement des pressions
des employeurs concernant son autonomie et sa contribution à la production.
La CFDT Cadres constate qu’un tiers des groupes américains (3M, HSBC, Disney,
Amazon, JP Morgan, Tesla, Google, Apple, etc.), dont une partie installée en France,
demandent à leurs cadres de réduire ou d’abandonner leur télétravail. Dans
l’Hexagone, la direction d’Ubisoft, d’origine française, a réclamé par mail à ses salariés
de revenir au bureau toute la semaine. Pour l’instant, la plupart des entreprises
françaises ont adopté des modèles hybrides pour répondre aux attentes des salariés.
La Société Générale continue de permettre à ses employés de travailler à domicile
jusqu’à trois jours par semaine. Air France garde son modèle flexible pour concilier les
besoins des travailleurs avec les exigences opérationnelles. L’Oréal permet aux
salariés de choisir leur environnement de travail.
La CFDT Cadres souligne que de nombreux travailleurs s’estiment plus productifs en
alternant présentiel et distanciel, et se sont organisés matériellement pour exécuter
leur travail à partir d’un lieu d’habitation plus éloigné et moins cher, depuis que les
partenaires sociaux ont signé des accords sur ce sujet dans les entreprises et que des
taches – et non des postes – télétravaillables ou non ont été énoncées. En l’absence
d’accords « télétravail », il existe parfois des accords individuels salarié-entreprise.
Si le télétravail a été mis en place par avenant au contrat de travail, la CFDT Cadres
redoute une activation des clauses de réversibilité. Elle rappelle qu’à défaut de clause
de réversibilité, il faut obtenir l’accord préalable du salarié, qui est en droit de refuser.
Du point de vue environnemental, la CFDT Cadres rappelle qu’elle a choisi ce dispositif
du télétravail parce qu’il « désengorgeait » les transports en commun et limitait la
circulation et les embouteillages. Elle a proposé que les cadres télétravaillent, par
exemple, de 8 heures à 10 heures, se rendent ensuite sur site puis repartent vers 16
heures 30 pour terminer la journée en télétravail.
La CFDT Cadres souligne que les cadres souhaitent désormais maintenir cette
pratique, voire la développer. 72 % des cadres aimeraient télétravailler un à quatre
jours par semaine, alors qu’ils ne sont que 61 % à le faire aujourd’hui. Elle souligne
qu’un retour en arrière nuirait aux conditions de travail des cadres : 7 cadres sur 10
seraient mécontents si leur entreprise abaissait le nombre de jours de télétravail
auxquels ils ont droit. Près de la moitié des cadres (45 %) déclarent qu’ils
démissionneraient de leur entreprise si l’accès au télétravail était supprimé, un chiffre
qui monte à 57 % chez les moins de 35 ans.